Arnica (Arnica montana subsp. montana)
est connu pour ses propriétés contre les coups (d’ailleurs pas avérées) mais peu connu dans la nature. Il est disséminé en montagne dans toute la France sans jamais être abondant et en forte diminution. La forme hétéroclite de ses fleurs ligulées (« pétales) est due à l’attaque d’un insecte (un diptère Tephritis arnicae)..
Étymologie du nom
On considère en général arnica comme une altération de ptarmica du grec ptarmikê de ptarmos nom d’action de ptarnunai « éternuer ». La forme ptarnunai avec un n et non pas un m expliquerait l’apparition du m et le latin n’ayant jamais le groupe pt- à l’initiale on aurait arnica (XVIIe siècle). Cette étymologie semble étonnante mais à l’époque de la dénomination de la plante elle était connue comme sternutatoire (les fleurs) et comme poudre à priser. Le mot est passé tel que en 1697 du latin des botanistes au français courant. Quant à l’épithète montana il est une allusion claire au milieu les montagnes le terme étant anciennement vu comme des « monts » plutôt que des pics : les montagnes étaient toutes les hauteurs qui n’étaient pas des collines tout en restant hospitalières. Pour le reste on parlait de hautes montagnes ou bien plus encore de « alpin ».
Description
Caractères distinctifs
Arnica montana est caractéristique avec sa couleur jaune orangé et ses ligules d’allure dégingandée du fait de l’attaque de Tephritis arnicae attaque suffisamment fréquente pour qu’on trouve forcément de telles fleurs dans une population même petite.
Par ailleurs Arnica montana se caractérise par ses feuilles opposées (presque toujours) ovales et grandes sessiles ou presque.
Arnica montana subsp. montana est l’unique sous-espèce de la dition caractérisée par ses feuilles larges son involucre non laineux et ses fleurs orangé (et non pas simplement jaunes)..
Milieu principal
Prés et pâturages.
Statut protection
Directive habitats européenne (prairies de fauche) protection partout hors montagne voir détails dans la fiche.
Écologie
Prairies pâturages landes des terrains siliceux toujours sur sol maigre. L’arnica est une plante indicatrice d’une lande ancienne ; il ne pousse pas dans les landes récentes. Il préfère les pelouses sommitales soumises à effet de crête.
En prés la présence de l’arnica est liée au type de pâturage : s’il survit à un pâturage modéré par des bovins poussant cependant loin des bouses car pas du tout nitrophile il disparaît en cas de pâturage ovin les déjections des moutons basifiant rapidement le milieu (exemple du Haut Forez où l’introduction du mouton a fait disparaître les grandes stations d’Arnica en deux ans).
Quant aux prairies de fauche leur chaulage et l’apport d’engrais fait également disparaître l’arnica.
Étage altitude
Des plaines aux hautes-montagnes. L’arnica a cependant disparu des plaines (Landes) et il est devenu extrêment rare sur les collines notamment à cause de la modification des pratiques agricoles.
Répartition
Orophyte sud-européen : des Vosges aux Alpes-Maritimes Plateau central Cévennes Pyrénées ; plus à l’ouest il s’agit de la sous-espèce atlantica. Une grande partie de l’Europe jusqu’à la Suède.
Protection précise
Protection régionale : Bourgogne Centre Aquitaine.
Protection départementale : Loiret Isère Cher Lot Alpes-de-Haute-de-Provence.
Espèce pouvant faire l’objet d’une réglementation préfectorale.
Utilisation
La pharmacie utilise 50 tonnes de capitules par an malgré l’absence d’effet démontrée des préparations. L’arnica n’a en effet aucune efficacité contre les hématomes et les coups et la teinture-mère comme l’homéopathie n’ont pas plus d’effets qu’un placebo. Une telle croyance infondée vaut-elle la disparition d’une espèce ? D’autant plus que l’ingestion semble par contre toxique (sans caractère de gravité provoquant des céphalées).
La culture est aléatoire et pour l’instant largement insuffisante à couvrir les besoins. De ce fait des cueillettes sauvages et trop intensives ont fait disparaître nombre de stations. Cependant il a été prouvé dans les Vosges qu’une cueillette bien faite soit avec la tige mais en la détachant soigneusement du rhizome soit du seul capitule stimulait la croissance et n’affaiblissait pas la plante. Malheureusement un tel type de ceuillette fait exploser les coûts.
Floraison
De juin à août selon l’altitude.
Description
Taille 20 à 60 cm. Fleur jaune orangé. Port dressé.
Type biologique
Vivace.
Arnica description complète
Arnica montana Linné 1753 subsp. montana
Plante : vivace de 20 à 60 cm dressée.
Pilosité : pubescente glanduleuse.
Tige : simple ou peu rameuse.
Feuilles : un peu fermes sessiles entières ou à dents obscures ovales lancéolées glabrescentes les radicales étalées en rosette les caulinaires opposées au nombre de une ou deux paires.
Bractées de l’involucre : lancéolées aiguës.
Capitules : grands 7 à 8 cm de diamètre solitaires ou assez souvent par 3 à 4 terminant les rameaux opposés.
Fleurs : jaune orangé.
Fruit : akène pubescents
Autre synonymie : Doronicum arnica Desf. Arnica petiolata Schur Arnica montana var. alternifolia Cariot & St.-Lag. Arnica helvetica Loudon Aliseta plantaginea Raf. Senecio arnica E.H.L.Krause Doronicum oppositifolium Lam. Doronicum montanum (L.) Lam.